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sait ce sombre milieu, où de nombreux disques électriques rem-
plaçaient le disque solaire. Suspendus sous l intrados des voû-
tes, accrochés aux piliers naturels, tous alimentés par des cou-
rants continus que produisaient des machines électromagnéti-
ques  les uns soleils, les autres étoiles  , ils éclairaient large-
ment ce domaine. Lorsque l heure du repos arrivait, un inter-
rupteur suffisait à produire artificiellement la nuit dans ces pro-
fonds abîmes de la houillère.
Tous ces appareils, grands ou petits, fonctionnaient dans le
vide, c est-à-dire que leurs arcs lumineux ne communiquaient
aucunement avec l air ambiant. Si bien que, pour le cas où
l atmosphère eût été mélangée de grisou dans une proportion
détonante, aucune explosion n eût été à craindre. Aussi l agent
électrique était-il invariablement employé à tous les besoins de
la vie industrielle et de la vie domestique, aussi bien dans les
maisons de Coal-city que dans les galeries exploitées de la Nou-
velle-Aberfoyle.
Il faut dire, avant tout, que les prévisions de l ingénieur
James Starr  en ce qui concernait l exploitation de la nouvelle
houillère  n avaient point été déçues. La richesse des filons
carbonifères était incalculable. C était dans l ouest de la crypte,
à un quart de mille de Coal-city, que les premières veines
avaient été attaquées par le pic des mineurs. La cité ouvrière
n occupait donc pas le centre de l exploitation. Les travaux du
fond étaient directement reliés aux travaux du jour par les puits
d aération et d extraction, qui mettaient les divers étages de la
mine en communication avec le sol. Le grand tunnel, où fonc-
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tionnait le railway à traction hydraulique, ne servait qu au
transport des habitants de Coal-city.
On se rappelle quelle était la singulière conformation de
cette vaste caverne, où le vieil overman et ses compagnons
s étaient arrêtés pendant leur première exploration. Là, au-
dessus de leur tête, s arrondissait un dôme de courbure ogivale.
Les piliers qui le soutenaient allaient se perdre dans la voûte de
schiste, à une hauteur de trois cents pieds  hauteur presque
égale à celle du « Mammouth-Dôme », des grottes du Kentucky.
On sait que cette énorme halle  la plus grande de tout
l hypogée américain  peut aisément contenir cinq mille per-
sonnes. Dans cette partie de la Nouvelle-Aberfoyle, c était même
proportion et aussi même disposition. Mais, au lieu des admira-
bles stalactites de la célèbre grotte, le regard s accrochait ici à
des intumescences de filons carbonifères, qui semblaient jaillir
de toutes les parois sous la pression des failles schisteuses. On
eût dit des rondes-bosses de jais dont les paillettes s allumaient
sous le rayonnement des disques.
Au-dessous de ce dôme s étendait un lac comparable pour
son étendue à la mer Morte des « Mammouth-Caves »  lac
profond dont les eaux transparentes fourmillaient de poissons
sans yeux, et auquel l ingénieur donna le nom de lac Malcolm.
C était là, dans cette immense excavation naturelle, que
Simon Ford avait bâti son nouveau cottage, et il ne l eût pas
échangé pour le plus bel hôtel de Princes-street, à Édimbourg.
Cette habitation était située au bord du lac, et ses cinq fenêtres
s ouvraient sur les eaux sombres, qui s étendaient au delà de la
limite du regard.
Deux mois après, une seconde habitation s était élevée
dans le voisinage du cottage de Simon Ford. Ce fut celle de Ja-
mes Starr. L ingénieur s était donné corps et âme à la Nouvelle-
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Aberfoyle. Il avait, lui aussi, voulu l habiter, et il fallait que ses
affaires l y obligeassent impérieusement pour qu il consentît à
remonter au dehors. Là, en effet, il vivait au milieu de son
monde de mineurs.
Depuis la découverte des nouveaux gisements, tous les ou-
vriers de l ancienne houillère s étaient hâtés d abandonner la
charrue et la herse pour reprendre le pic ou la pioche. Attirés
par la certitude que le travail ne leur manquerait jamais, allé-
chés par les hauts prix que la prospérité de l exploitation allait [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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